
Cet article a été initialement rédigé en anglais. Cependant, je l’ai traduit pour l’intérêt des lecteurs francophones, et pour démontrer mes compétences après avoir suivi des cours de langue. Pour lire la version originale, cliquez ici.
L’année dernière, le gouvernement Legault a annoncé qu’il allait investir $603 millions de 2024 à 2029 dans la préservation de la langue française au Québec. Selon eux, son utilisation à la maison et au travail est en déclin. En tant qu'anglophone, je n’ai pas nécessairement formulé d’opinion par rapport à cet enjeu. Malgré cela, je me suis rendu compte que ceux qui veulent vivre au Québec à long terme doivent bien maîtriser le français pour réussir en milieu professionnel.
Je suis stagiaire chez Global Lingua et, dès ma première journée, on m’a offert des cours de langue de mon choix ; c’est un des avantages d’être employée. Au lieu d’apprendre une nouvelle langue, j’ai demandé des cours de français : une langue que je connais déjà. Ceci a été une merveilleuse décision pour l’enrichissement de ma vie personnelle et professionnelle grâce à ma professeure qualifiée et aux cours personnalisés que j’ai suivis.
Pourquoi j’ai décidé de (ré)apprendre le français
Une étude datée de 1985 nous prévient qu’un étudiant qui ne s’entraîne pas régulièrement peut perdre ses compétences linguistiques en seulement six mois. Des facteurs sociaux comme son entourage peuvent encore raccourcir ce délai. Bien que cette étude ait été menée il y a 40 ans, ça sonne encore vrai.
Je suis allée à l’école francophone de la maternelle jusqu’en secondaire 5, alors je parlais souvent français. J’habitais dans une banlieue anglophone, pourtant je me sentais tout aussi à l’aise en parlant ma langue seconde que ma première, car je lisais beaucoup de romans français pendant mon temps libre. Cependant, jusqu’à maintenant, je poursuivais mes études postsecondaires dans des collèges anglophones et la majorité de mes amis parlaient seulement anglais. Alors, malgré mes efforts précédents d’être complètement bilingue, j’ai oublié des règles grammaticales clés et j’ai perdu mes instincts en rédaction en l’espace de deux ans.
Après m'être réinscrite dans une école française et avoir débuté ma carrière ici à Montréal, je n’avais pas le choix : il a fallu que je renforce mes compétences encore une fois. Quand on m’a présenté l’occasion, j’ai choisi de suivre des cours de français avancés avec Marie-Josée. Je voulais rafraîchir ma mémoire sur mes apprentissages au secondaire, enrichir mon vocabulaire et améliorer mes compétences écrites. Je suis très satisfaite de ma décision.
Une structure qui optimise l’apprentissage
Global Lingua vend ses services en paquets de cours en ligne de 30 minutes, offerts sur Google Meet. Évidemment, ne dédier que 30 minutes par semaine à l'apprentissage d’une nouvelle langue n’est pas suffisant. Alors, vous avez deux options : soit vous prenez deux cours de 30 minutes par semaine, soit vous réservez deux cours de suite pour en créer un seul cours d’une heure. Quant à moi, la deuxième option est la meilleure, car elle permet d’approfondir ses études sans interruptions et de poser autant de questions qu’il faut pour bien comprendre la langue.
Lors du premier cours, Marie-Josée et moi avons passé beaucoup de temps à mieux nous connaître. Au début, elle m’a raconté son enfance au Québec et ses voyages autour du monde en tant qu’enseignante de langues. Ensuite, je lui ai parlé de mes études et de mes rêves de devenir gestionnaire de projets. Sans même que je m’en rende compte, elle a noté les erreurs grammaticales que j’ai faites au cours de la conversation. À la fin du cours, j’ai reçu une copie de ces notes sous forme de ce qu’elle appelait une « feedback sheet ». Elle m’a expliqué que j’avais à lire le document et corriger toutes les erreurs que je voyais. Le fait de converser et de corriger ses erreurs, c'est une routine emblématique de Global Lingua. Cette habitude m’était très utile, car je ne faisais pas qu’entendre les corrections pour ensuite les oublier ; je faisais face à mes erreurs, je les voyais sur l’écran et je les corrigeais en dehors des cours.
Ce que Global Lingua m’a apporté
Même si les cours de Global Lingua sont centrés sur la conversation, ils sont assez variés. Justement, ma professeure a pris plusieurs photos de leçons et d’exercices provenant de différents manuels, et elle me les a envoyés pour les revoir ensemble. Elle créait aussi ses propres exercices à l’improviste que je complétais à l’oral ou à l’écrit sur le clavardage Google Meet. Elle m’assignait même des travaux écrits à rédiger pendant mon temps libre sans l’utilisation d’outils de correction. Dans l’ensemble, j’ai reçu une expérience éducationnelle approfondie qui m’a fourni trois qualités indispensables :
La confiance en moi à l’oral
Ce qu’il y a de plus difficile en parlant une langue étrangère, c’est d’avoir confiance en soi pour le faire. En sachant que mon niveau de français était au plus bas, j’étais plus nerveuse, donc je faisais plus d’erreurs de syntaxe et de prononciation. En m’entraînant régulièrement avec quelqu’un qui ne me jugerait jamais, j’ai pu développer ma confiance, tout en accueillant ses corrections sans avoir honte. Mieux vaut se faire corriger et ne plus répéter la même erreur, que de la refaire plusieurs fois sans même le savoir !
Un vocabulaire enrichi
Avant mon premier cours, j’ai demandé à mon enseignante de prioriser les leçons de vocabulaire ; je connaissais la base, mais j’avais parfois de la difficulté à trouver mes mots quand je discutais d’idées subjectives. Mon but ici était d’apparaître plus sophistiquée et à l’aise en parlant dans un contexte professionnel. J’ai découvert quelques nouveaux mots en lisant des textes littéraires ou en parlant avec Marie-Josée, mais nous avons aussi abordé les mots de liaisons et des concepts similaires qui ont enrichi mes travaux écrits.
L’amélioration en expression écrite
C’est certain qu’en élargissant mes horizons lexicaux, j’améliorerais mes compétences écrites. En revanche, j’ai aussi pu mieux formuler mes phrases, tout en conservant mon style personnel. Il est compliqué d’apprendre le français quand l’anglais est sa langue maternelle, car beaucoup de traductions directes ne sont pas syntaxiquement correctes et sont, en fait, des anglicismes à éviter. Pour éviter cela, j’envoyais souvent des extraits des textes que je rédigeais au travail à Marie-Josée, qui corrigeait ensuite la grammaire, la syntaxe et les traductions d’expressions anglaises communes. J’ai noté toutes les nouvelles expressions que j’ai apprises pour les réviser et les réutiliser dans le futur. Cela m’a permis de mieux m’exprimer à l’écrit sans perdre ma « voix » singulière.
Pourquoi j’ai désinstallé mes applications gratuites d’apprentissage linguistique
Je sais déjà ce que tu es en train de te dire : « Bien sûr que tu nous recommandes des cours payés : tu les as reçus gratuitement ! » C’est une observation justifiée, mais je vous dis, en toute honnêteté, que ça vaut bien l’argent. J’ai tenté de réapprendre le français à l’aide d’applications d’apprentissage linguistique, mais ça n’a pas été productif. Comme j’apprenais à un niveau plus avancé, l’IA ne pouvait pas me donner suffisamment de défis, et elle me suggérait les mêmes exercices de vocabulaire chaque jour. Elles sont peut-être plus pertinentes pour les débutants, mais tout de même, les étudiants avancés nécessitent plus de soutien pour faire de vrais progrès.
Contrairement aux enseignants qualifiés, ces applications ne peuvent pas fournir une rétroaction approfondie : un aspect essentiel à la réussite. Si un apprenant soumet la mauvaise réponse, l’outil ne lui explique pas comment la corriger. Donc, pour comprendre ses erreurs, il est obligé de faire des recherches additionnelles et d’espérer que les réponses sur Internet soient suffisamment claires. À mon avis, s’il faut que je paie pour une version pro d’une application pour bien apprendre, je préfère parler à une vraie personne à laquelle je pourrai poser autant de questions que je veux.
Puisque $603 million sont investis pour maintenir la langue française au Québec, les anglophones doivent s’adapter. Au cours des quatre prochaines années, il y aura moins de tolérance envers les employés qui ne parlent pas la langue. D’ailleurs, c’est la raison pour laquelle j’ai décidé de réapprendre le français et bien me préparer au monde des affaires. Même si je vais devoir continuer à m'entraîner pour ne pas perdre mon aisance en français encore une fois, je remercie Global Lingua et Marie-Josée pour m’avoir mise sur la bonne piste jusqu’à présent.